Vino senso

Passionné(e)s, amateurs de vin ou simplement curieux, vous avez un vin coup de coeur, un conseil de dégustation, un conseil technique, ou autres news autour du vin, c'est ici, entre amateurs passionné(e)s, que nous partagerons sans complexe nos connaissances !

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   Des grappes rouges sur un cépage blanc !!

1995. Village de la Renouère, au Landreau. Pierre Viaud fait une découverte intrigante : dans un rang de Melon de Bourgogne (cépage blanc unique du muscadet), certaines grappes affichent une couleur rosée !

« Mon père, Pierre, a découvert cette originalité en 1995, explique Jean-Luc Viaud. Il s'est rendu compte qu'un cep donnait un tiers de raisins rouges et deux tiers de raisins blancs. »

Faut-il s'en inquiéter ? Faut-il voir là une erreur humaine ou un phénomène naturel ? Comment faudra-t-il gérer cette nouveauté ?

Certains tentent de répondre à ce phénomène, mais les explications restent floues.
Selon Alain Poulard, technicien de l'Institut français de la vigne et du vin (IFV), « Le melon de Bourgogne est issu du croisement entre le gouais, un cépage blanc peu connu, et le pinot noir. Avec cette mutation, il retrouve en quelque sorte une de ses origines. »
Plus poétique, Marcel Jussiaume s'amuse à en dire qu'il faut y voir là les « effets d'une belle vendangeuse ».


Il faut donc a priori considérer ce phénomène comme naturel, résultant « d'une mutation génétique spontanée ».

Toujours est-il que la mutation est stable, et pour preuve, toutes les greffes et plantations, opérées par Jean-Luc Viaud et son père, donnent encore aujourd'hui des baies roses.
On peut donc parler d'un nouveau-né chez les cépages, baptisé, par ses découvreurs, melon rouge ou melon de Bretagne. Mais aujourd'hui encore le récent cépage n'est pas reconnu officiellement. « Cinq années d'expérimentation dont trois de vinification à l'IFV sont nécessaires, confesse Marcel Jussiaume, animateur d'un groupe de 12 professionnels attachés au projet. Le chemin est long et dépendra de la volonté de la profession. »

Prochaine étape, fixée au printemps 2010 : « Nous planterons deux parcelles tests : une au Landreau, chez Jean-Luc Viaud ; l'autre à Corcoué-sur-Logne, chez Jean-Luc et Didier Malidain. »
À terme, une demande d'appellation sera lancée : « C'est une espèce originale et protégée, il ne faut pas qu'on puisse l'implanter partout. »

Il ne faut cependant pas espérer voir le dossier bouclé avant 2015.


En attendant, les vignerons poursuivent leur micro-vinification.
Une partie de cette récolte sera consacrée à l'élaboration de « Bulle rose », un vin mousseux de leur invention né d'un assemblage avec le berligou, un vieux cépage sorti de l'oubli et dont une dizaine d'ares vient d'être plantée au Loroux. « C'est une sorte de conservatoire, note Alain Poulard. Il servira à réintroduire le berligou à Couëron, ville où on trouve trace du cépage dès 1460. » Ainsi en juin 2010, une parcelle de berligou a été plantée en cité couëronnaise.

Ne reste maintenant plus qu'à attendre que le nouveau cépage fasse ses preuves, et peut-être aurons-nous la chance de le découvrir en bouche...

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  Paysage désherbé chez les crus classés !

Article posté dans Humeurs le 29/06/2009 à 00:00 par Jérôme Baudoin


Paysage désherbé chez les crus classés


"J’aime bien marcher dans les vignes, aller regarder ce qui se trame entre les rangs. Dans ces arrière-cuisines de la viticulture. Et au printemps, au moment où la nature reprend ses droits, il se passe des choses intéressantes, pas toujours très glorieuses. Évidemment, l’herbe pousse, et là, franchement le rouge me monte au nez. Car derrière ces chais flambant neufs qu’on souhaite toujours nous montrer, à nous journalistes, comme la dernière merveille, il y a l’arrière-cuisine, la vigne, l’endroit où le vigneron évite de vous emmener lorsqu’il a quelque chose à cacher. D’où l’intérêt d’y aller par soi-même.

Il suffit d’arpenter le plateau de Saint-Emilion, à deux pas du village. L’un des plus beaux terroirs qui soit. Un paysage viticole unique, classé au patrimoine de l’UNESCO et donc censé être protégé, préservé par ceux qui l’entretiennent et le sculptent depuis plus de deux mille ans, au même titre que ces chênes méditerranéens qui caractérisent le coteau, au-dessus de Pavie. Malheureusement, on ne peut que le constater, ces vignes sont cultivées comme celles d'un vulgaire bordeaux vendu en vrac. Eh oui, chers amateurs de beaux terroirs, de belles bouteilles, voici les vignes de château Canon (photo 1). Propres, bien désherbées sous le rang. Une belle ligne jaune qui tranche avec le vert de l’herbe entre les rangs. Et là, on se demande bien ce qui pousse un propriétaire à désherber. Économiser quelques centimes sur les coûts de production ? Triste calcul lorsque l’on sait qu’une bouteille de château Canon 2007 sortait à 30 € en primeur. Le risque d’érosion des sols peut-être, comme souvent veulent nous le démontrer certains vignerons ? Mais le voisin immédiat de Canon, château Belair (aujourd’hui rebaptisé Belair-Monange) est en labour intégral des sols, sans usage de désherbants et cela sur un terroir au relief similaire.

Et qu’en est-il de la qualité du terroir, lorsque l’on sait que ce genre de pratiques favorise l’enracinement superficiel de la vigne au détriment d’un enfoncement en profondeur des racines et radicelles, protégeant ainsi les ceps contre les variations climatiques, le stress hydrique et certaines maladies ? Et au-delà, peut-on encore nous seriner les oreilles avec la complexité du terroir dès lors qu’une vigne est implantée dans 30 cm de terre sans vie ? À croire que certains se satisfont de rouler en Ferrari avec de l’huile de friture dans le moteur.
Et château Canon n’est pas un cas isolé. À un jet de pierre au nord, à Pomerol, château Nenin (Photo 2) désherbe sous le rang et laboure un rang sur deux, sur la parcelle devant le château. Mais le pompon est à admirer dans le Médoc, à Pauillac : ce sont les vignes de Pédesclaux (photo 3). En sortant de Pauillac en direction de Saint-Estèphe, à l’angle de la route départementale qui mène à Hourtin, Mouton Rothschild et Pontet-Canet. Stricto sensu, cette parcelle possède l’un des plus beaux terroirs du coin. Mais voilà, des décennies de productivisme acharné à moindre coût sont imprimées à même le sol. Une terre dure comme du béton où les herbes crevées côtoient de vieilles canettes.
Peut-on encore se prévaloir de l’excellence en affichant « cru classé » sur l’étiquette de son vin dans ces conditions ? Il serait peut-être temps, chers producteurs bordelais, alors que les consommateurs demandent une meilleure prise en compte des questions environnementales, d’interdire ce type d’usage pour les crus les plus prestigieux, comme on interdit les vendanges à la machine."


Malheureusement ce coup de gueule, qui permettrait de redonner un peu de clairvoyance aux producteurs (peu scrupuleux d'entacher l'image du vin et le sérieux de la profession quand les classement de leurs crus leurs suffisent), n'est publié que dans le seul blog de la revue pour lequel J.Baudoin travaille. Comme le faisait remarquer un internaute : "...ça devrait faire l'objet d'un gros titre de première de couverture du magasine et ne pas être réduit à quelques lignes judicieuses d'un blog..." (Anonyme). Bon et bien il est maintenant sur mon blog, et quand bien même cela ne fera pas progresser le schmilblik, il sera utile de le savoir et de le faire savoir....d'ici que tout le monde râle au scandale, peut être qu'un guide du consommateur aura l'éclair de rédiger un petit billet autour de cette malversation (au sens figuré comme au sens littéral, n'ayons pas peur des mots !) ?

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  Le "Vin de Merde" du Languedoc


Face aux difficultés qu'ont les vignerons du Languedoc à promouvoir la qualité de leurs produits, ils ont décidé de frapper fort avec un coup marketing des plus surprenants....mais aussi des plus risqués !

On pourrait prendre l'info pour une plaisanterie mais il n'en est rien !





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  L'Inao donne son feu vert : Grignan donne son nom au vin du Tricastin ! 


L'INAO autorise la cuvée locale à prendre l'appellation de Grignan-les-Adhémar

Handicapés par la notoriété de la centrale nucléaire voisine, les vignerons du Tricastin viennent d'obtenir l'autorisation de l'Inao (Institut national des appellations d'origine), pour changer de nom. Histoire de se démarquer de l'image pas très sommelière de la plateforme d'enrichissement d'uranium.

L'AOC Coteaux du Tricastin s'appellera donc désormais AOP Grignan-les-Adhémar.

« Je suis soulagé et très satisfait », a ainsi déclaré Henri Bour. Le président du syndicat des vignerons voit dans ce changement de nom, une étape dans la reconquête d'un marché en partie plombé par « une image qui collait injustement à la peau » des professionnels locaux. Il espère que la nouvelle appellation, empruntée à la dénomination de la commune drômoise de Grignan, où résidait la marquise de Sévigné, rentrera en vigueur dès la récolte 2010. Les six vins – rouge blanc, rosée, répartis en primeurs et vins de garde – de la future ex-cuvée Tricastin, vont par conséquent recevoir de nouvelles étiquettes.
L'Inao a souligné qu'il s'agissait là d'une décision « exceptionnelle, qui n'a pas vocation à devenir une doctrine ». En effet, avant les Coteaux du Tricastin, des changements « limités » avaient été admis pour les AOC Côtes du Lubéron, rebaptisés Lubéron et Côtes du Ventoux, devenus tout simplement Ventoux.
Les viticulteurs du Tricastin, qui bénéficiaient d'une AOC depuis 1973, cherchaient à se démarquer du complexe nucléaire créé en 1974. Le déversement accidentel dans la nature de 74 kg d'uranium, échappés de la plateforme de l'usine Socatri, avait conforté les professionnels dans leur détermination à couper le cordon ombilical de l'homonymie.
Ça devenait une question de survie. Car bien que des analyses aient démontré l'absence de radioactivité suspecte dans le vignoble, l'appellation Coteaux du Tricastin a perdu 40 % de son volume écoulé en deux ans. Quant aux arrachages de vignes, « ils ont atteint 600 hectares en quatre ans, laissant 2 100 hectares pour l'AOC », poursuit Henri Bour.
Désormais, les représentants des vignerons drômois espèrent que « c'est une page qui se tourne », avec la nouvelle appellation. Cependant, si « une étape importante » vient d'être franchie pour Henri Bour et les 300 vignerons de la future ex-AOC Tricastin, on ne sabre pas encore le champagne : « Tout n'est pas gagné, dit M. Bour, il y a encore une procédure nationale d'opposition d'une durée de deux mois ». Puis il faudra que le ministre de l'Agriculture confirme l'avis favorable de l'INAO.    (source: Midi Libre 12/06/10)

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  Michel ELIE au départ !  Patrice GLEMET à l'arrivée ! 

Michel Elie, vigneron à Blaye, sur une propriété familiale, depuis 1902, au Château Sociondo, prend sa retraite !
Cet homme, et ses vins, je les ai découvert depuis 2006 lors du Salon du Vigneron Indépendant de Rennes.

J'aime beaucoup ce qu'il fait, surtout son "Premières Côtes de Blaye" (il produit aussi un "Côtes-de-Bourg"), car il emploi des méthodes traditionnelles (vendanges manuelles, tri sur place, cuvaison longue et élevage traditionnel, passage en fûts), qui nous offrent des vins bien construits, aux arômes de fruits mûrs avec un bon potentiel de garde (surtout les bonnes années) : 10 à 15 ans. Avis aux amateurs de vins traditionnels !
J'ai goûté son "1eres CDBlaye" 2005 qui est vraiment un très bon vin.....malheureusement il n'en reste plus à la vente !

J'apprends alors la nouvelle de son départ lors du dernier salon du vigneron indépendant 2010 à Rennes, me confiant que l'homme qui est à ses côtés, Patrice Glémet, reprend son exploitation, en gérance.
Patrice Glémet, qui lui-même possède des vignes, propose aussi une gamme de "Premières Côtes de Blaye" qui m'ont séduits tout autant ! Ses millésimes 2003 et 2004 sont remarquables....j'y retournerai sans hésiter !

Une reprise donc des vignes de Michel Elie par Patrice Glémet sans inquiétude car, quand on a en bouche sa production, qui n'a rien à envier à celle de Michel, on ne doute pas qu'il saura faire aussi bien que Michel.

J'ai hâte de découvrir les prochaines cuvées !


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